lundi 2 juin 2014

La vie, la vie, la vie, la vie...

...Qui coule dans nos veines.


J'ai donné mon sang pour la première fois à 18 ans et un jour. Pour une raison qui m'échappe aujourd'hui, je voyais dans cet acte un signe de maturité. Je ne me suis jamais posé la question des dangers pour ma propre santé, de l'hygiène appliquée dans les camions de l'Etablissement Français du Sang...
Rien à taper ! Je donnais parce que je le pouvais et que je le voulais. Pas spécialement me débarrasser d'un demi-litre de liquide, mais contribuer à la plus petite échelle à sauver des individus dont je ne saurais jamais rien sinon qu'ils avaient perdu trop de leur sang.
J'ai été ravie de m'avérer du groupe O, dit "donneur universel" (bien que la vérité soit plus complexe). Par contre, je suis de rhésus positif et cela m'ennuie parce que je ne peux pas donner aux rhésus négatifs. M'enfin, on ne choisit pas son type sanguin.

Vous aurez constaté que je ne suis pas la bonne personne pour parler de mon expérience de donneuse. Je ne suis jamais passée par un stade d'appréhension de la démarche, de réflexion, de pesée du pour et du contre : j'y suis allée franco. Difficile de me placer du point de vue d'une personne qui aurait peur de donner et qu'il me faudrait convaincre !
Autrement dit, puisque je suis un tel bisounours, il ne m'a pas paru adéquat de raconter mon expérience de donneuse. Je suis convaincue, pas convaincante. Alors je vous propose de participer à un don du sang dont vous êtes le héros. Si vous êtes d'accord, allez en 1.




1.

ACTE I

LA SECRETAIRE DE L'EFS

Vous avez décidé sur un coup de tête de faire un don du sang, chose que vous n'aviez jamais envisagée jusque là. Vous avez repéré l'hôpital le plus proche de votre domicile et, comme il accueillait bien une équipe de l'Etablissement Français du Sang, vous y avez couru. Vous ignorez beaucoup sur la procédure qui va suivre, mais tant pis, vous demanderez en cours de route. Il paraît que c'est utile de donner son sang, alors vous verrez bien.

Vous voilà devant la secrétaire de l'EFS, qui vous salue.
« Bonjour ! Vous avez rendez-vous ? »
« Non, c'est ma première fois ici. »
« Ah ! Et vous n'avez jamais donné dans la région ? On va vous ouvrir un dossier. Alors, votre nom ? »

Si vous donnez votre nom, allez en 19.
Si un avis de recherche vous cible et que vous aviez juste décidé de donner votre sang avant d'entrer dans la Légion Etrangère, et que vous n'avez donc pas très envie de donner votre nom, allez en 8.




2.

ACTE II

LE MEDECIN DE L'EFS

Ce bureau est exigu et ne contient que le strict nécessaire : un bureau, deux chaises, un ordinateur, et une armoire qui, supposez-vous, contient des dossiers.

Vous vous trouvez devant le médecin de l'EFS, qui vous salue.
« Bonjour ! Faites voir le questionnaire ? Hum hum, hum hum, hum hum, hum hum... Rien de particulier à ce que je vois. Bon, vous vous sentez en forme ? Vous avez mangé avant de venir ? »

Si vous avez l'habitude des prises de sang et saviez qu'il fallait venir à jeûn, allez en 18.
Si vous vous êtes dit qu'avant de se vider un demi-litre de liquide du corps il valait mieux se remplir, allez en 15.




3.

ACTE III

L'INFIRMIER DE L’EFS

Vous vous retrouvez face à face avec l'infirmier de l'EFS, qui vous salue.
« Bonjour ! Tout est réglé pour vous ? »
« Oui oui » répond le médecin à votre place, « tu lui fais la numération s'il te plaît ? »
« Très bien, asseyez-vous. »

Vous contemplez les cinq fauteuils laids, semblables à ceux que vous détestiez déjà chez les dentistes, présents dans la pièce. Deux d'entre eux sont occupés par d'autres donneurs. L'une, un casque sur les oreilles, remue le menton en rythme avec la mélopée étouffée ; l'autre a le regard tourné vers la télévision accrochée sur le mur du fond, dont le son est coupé mais dont l'audiodescription a été mise en marche. Vous constatez la présence de tubes en matière plastique, emplis d'une substance rouge sombre, reliant leur bras droit à des machines blanches grossières dont ne voudrait pas la pire production de SF.

Si ça ne vous inspire rien qui vaille, allez en 12.
Si vous n'êtes pas du genre à vous formaliser pour si peu, alors vous vous asseyez sans rien dire et allez en 16.




4.

ACTE IV

LE DON

« Tout va bien ? » demande l'infirmier.
« Oui oui » répondez-vous.
La douleur de l'aiguille fut une épreuve courte : vous ne vous en souciez déjà plus. En fait, vous ne sentez pas grand-chose. Vous imaginiez-vous que vous sentiriez votre fluide le plus vital passer à travers la machine et se déposer dans la poche qui pendouille au-dessus de votre tête ? Peut-être. Toutefois, vous connaissez assez d'anatomie pour savoir que vous n'avez pas de nerfs dans le sang, et qu'il n'y a donc aucune raison pour que votre cerveau reçoive une information sensorielle quelconque sur le devenir de celui que vous offrez.
C'est une question philosophique intéressante, d'ailleurs : jusqu'à quel point les éléments qui forment votre corps physique vous appartiennent-ils ? Ce liquide rouge, eau, albumine, fer rouillé, sucre, autres babioles, quelle portion de lui pouvez-vous revendiquer comme vôtre et uniquement vôtre ?
Vous adoreriez y réfléchir encore, mais ils repassent la série culte de votre enfance à la télé et vous voulez comparer la différence entre l'audiodescription et votre souvenir du dialogue.
L'épisode est fini. Vous détournez vos yeux de la publicité. Entre Donneuse qui vibre sur la vibe et Donneur qui bave sur les ondes, vous avez l'impression que... mais oui, c'est bien ça : vous vous ennuyez copieusement.
Ah, si seulement vous aviez pris un bouquin.

On dirait que vous n'avez plus aucune prise sur les événements. C'est triste, pour un don du sang dont vous êtes le héros.

Soudain, le médecin passe faire coucou, allez en 17.




5.

ACTE V

L'APRES-DON

Vous mangez des gâteaux. Vous buvez du soda. Vous mangez des gâteaux. Vous buvez du soda. Vous mangez des gâteaux. Vous buvez du soda. Vous mangez des gâteaux. Vous buvez du soda. Vous mangez des gâteaux. Vous buvez du soda. Vous mangez des gâteaux. Vous buvez du soda. Vous mangez des gâteaux. Vous buvez du soda. Vous mangez des gâteaux. Vous buvez du soda. Vous mangez des gâteaux. Vous buvez du soda. Vous mangez des gâteaux.
Vous repartez chez vous après avoir juré-craché à la secrétaire et à l'infirmier de l'EFS que vous n'avez vraiment plus ni faim ni soif.

Bravo, camarade ! Vous avez donné votre sang ! Enfin, ce qui serait admirable aussi, ce serait que vous alliez faire la démarche réelle, que celle-ci aboutisse ou pas. Tout le monde ne vit pas à proximité d'un hôpital, certes, mais des collectes ambulantes sont réalisées jusque dans les pires campagnes - j'ai connu le Lot-et-Garonne, ça n'est ni la Creuse ni la Mayenne mais c'est déjà pas mal - car les patients ont un besoin constant de produits sanguins. Et ces patients pourraient être vous. Tant que vous ne vous savez pas concerné par une contre-indication évidente au don, il est dommage de priver le monde de votre générosité.
Notez que c'est peut-être le côté "don" qui vous rebute plus que le côté "sang". Dans ce cas, même si vous ne serez pas payé comme cela se fait dans les pays anglo-saxons, sachez que vous serez nourri copieusement et pourrez embarquer des gâteaux sans prendre la moindre remarque du personnel de l'EFS. Bon, n'essayez pas de faire ça avec la vaisselle, les gens le prennent beaucoup moins bien.
Pensez aussi, si vous souhaitez aller plus loin, à vous renseigner sur le don de plaquettes, de plasma, d'autres saletés sanguines, de moelle osseuse, d'organes. Faites-vous une opinion sur la question si vous n'en avez pas : cela fait partie des choses très simples que tout le monde peut faire pour la société.




6.

GAME OVER

L'EFS est clair sur le sujet : vous pouvez renoncer à votre don ou l'interrompre à tout moment, sans honte ni reproches du personnel médical. Vous n'avez pas donné votre sang, tant pis ! C'était déjà vraiment civique de votre part que d'entreprendre cette démarche. Un conseil : allez-y réellement. Parlez au médecin (beaucoup plus bavard que dans ce jeu). Vous verrez bien ce que vous en penserez à ce moment-là.

Vous pouvez retourner en 1 pour retenter votre chance.




7.

« Je refuse de collaborer avec une institution homophobe ! » vous écriez-vous en jetant le stylo à l'effigie de Globi le Globule en travers de la figure de la secrétaire de l'EFS. Elle en semble perturbée.
« Mais restez, on s'en fiche, je vous dis », pleure-t-elle presque.
Si vous ne pouvez lui pardonner cet affront, allez en 6.
Si vous soupirez et choisissez de remplir le reste du papier en silence, allez en 14.




8.

« Mon nom est Personne. »
« Et votre prénom ? »
« Vraiment Personne. »
« D'accord, votre fiche est entrée ! »
« Vous ne me demandez pas ma carte d'identité ? »
« Oh, c'est bon, je vois bien que vous avez plus de dix-huit ans. »
La secrétaire de l'EFS vous tend un dépliant au format A4, deux feuilles, quatre pages. Il est à remplir pour montrer au médecin qui vous recevra dans quelques instants. Le dépliant vous pose plein de questions indiscrètes sur vos voyages à l'étranger, vos antécédents médicaux, et... attendez...
Si vous faites un scandale parce que le papier demande si vous avez déjà eu des rapports sexuels entre hommes, allez en 22.
Si vous demandez plus d'explications sur les questions, allez en 10.
Si vous remplissez tranquillement, allez en 14.




9.

Vous étiez dans un tel état de décontraction que vous avez laissé votre esprit quitter le monde pour parcourir les chemins détournés de votre inconscient. Les petits bruits de la salle, votre dernière vision de son carrelage des années soixante-dix, se sont intégrés à une songerie baroque. Des autruches courent par la fenêtre ; vous voulez les rejoindre et la machine ne vous gêne plus - en fait, vous n'êtes plus relié à elle puisque vous êtes une antilope - vous rejoignez la banquise et vous portez un manteau en fourrure dont les poils se tordent dans tous les sens - vous les tordez par la pensée - une femme avec la plus belle moustache que vous avez jamais vue chante dans le cabaret et on vous offre une bouteille de champagne avec les compliments de la maison - de l'autre côté, le maître d'école écrit des phrases très profondes sur son tableau noir mais vous avez du mal à les déchiffrer - quelqu'un vous demande si vous allez bien - des boules de billard s'entrechoquent dans le ciel - vous vous sentez secoué - quelqu'un vous demande si vous allez bien - vos yeux sont fermés ?
Vous êtes à nouveau parmi nous et bougonnez. L'infirmier s'inquiétait et vous croyait en train de tourner de l'œil ! Un évanouissement n'est pas impossible, vous savez !
Vous le saurez pour la prochaine, même détendu, mieux vaut ne pas dormir au don du sang.

Histoire de rassurer l'infirmier, vous engagez une conversation impromptue avec lui, allez en 11.




10. 

« Ah mais c'est très simple ! Parfois les gens ignorent qu'ils sont porteurs d'une maladie ou qu'ils ont couru un risque particulier. Alors, au lieu de vous demander si vous avez fait une petite malaria récemment, on vous demande si vous avez voyagé hors du continent européen. Au lieu de vous demander si vous n'auriez pas attrapé la syphillis par le plus grand des hasards, on s'inquiète du turn-over de vos camarades de lit. »

Si vous prenez cette nouvelle occasion de demander le rapport avec certains rapports, allez en 22.
Si vous remplissez tranquillement le dépliant, allez en 14.




11.

« J'ai pu voir que vous souffriez avec vos gants. »
« Oui, en effet, ils ne sont pas exactement à ma taille. Le S est trop petit et le M me fait des plis au bout des doigts. »
« C'est fort peu pratique. »
« A qui le dites-vous. »
« C'est bien à vous que je le dis. »
« En effet. »
« Exactement. »
DING, ferait la machine si elle émettait des bruits de microonde, vous libérant de cette conversation qui se voulait légère et qui s'est avérée pesante.
L'infirmier vous débranche. Vous regarder disparaître les poches contenant votre - enfin, le sang qui circulait peu de temps auparavant dans votre corps.
Vous soupçonnez que, même si vous le demandiez gentiment, on ne vous laisserait pas les ramener à la maison. Impossible de faire marche arrière, vous l'avez fait. Eh, bravo !

Vous partez en salle de repos. Allez en 5.




12.

« A-Attendez ! On peut encore en discuter ? »
« Vous voulez arrêter ? C'est tout à fait possible. »
« Non, non, je voudrais juste savoir comment ça se passe maintenant. »
« Oh, c'est votre premier don ! Ah mais oui, c'est écrit sur la feuille. C'est bien simple : je vais commencer par vous prélever un échantillon de sang que je vais passer en numération. Cette petite machine là-bas va compter vos globules rouges, de façon à vérifier qu'il y en a suffisamment pour permettre le don. Parfois les équipes de l'EFS se servent d'un autre test où une seule goutte de sang est utilisée : un détecteur observe la façon dont elle laisse passer la lumière et en déduit si elle est "assez rouge" pour refléter un nombre normal d'hématies, mais c'est moins précis. Si vous vous trouvez au-dessus de la limite que nous nous autorisons, nous pourrons enchaîner sur le don. Si vous vous trouvez en anémie, nous nous arrêterons là, et le médecin vous conseillera peut-être quelque chose selon la gravité de cette anémie. Bras gauche ou bras droit ? »

Si l'infirmier vous a fait peur avec toutes ces histoires de sang et que vous voulez tout arrêter, allez en 6.
Si vous êtes toujours d'attaque, allez en 16.




13.

« Soit ! » vous écriez-vous dans un élan de grandiloquence. « Je ne vous hais point. La bureaucratie est plus lente que la connaissance humaine, las, las, c'est notre lot à tous. »

Le médecin va vous recevoir. Vous remplissez très très vite le reste du papier. Allez en 2.




14.

La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher ! La la la, la la la, j'adore les cases à cocher !

Vous avez fini.

Le médecin n'est pas encore prêt.

Vous mourez d'ennui vingt fois.

Le médecin peut vous recevoir. Allez en 2.




15.

Le médecin prend votre tension, pour voir, puis vous informe que vous ne pourrez effectuer aujourd'hui, au mieux, qu'un don de sang total, parce que normalement les dons de plasma, de plaquettes et d'autres saletés ne se font que sur rendez-vous histoire d'assurer un bon roulement des machines. Vous voudriez bien entrer dans les détails, mais vous avez peur de l'ennuyer et je suis à la bourre pour cet article.

L'entretien médical est terminé, le médecin vous accompagne en salle de don. Allez en 3.




16.

Vous vous asseyez sur le plus proche des fauteuils libres, qui vous accueille comme le ferait un vieil ami. Néanmoins, pas question de relâcher votre vigilance : ce truc a peut-être été un jour de mèche avec un dentiste. L'infirmier vous prélève la petite quantité dont il a besoin dans un premier temps, puis vous conseille de passer en salle de repos le temps que la machine numératrice travaille.

La salle de repos est le véritable Paradis des Gâteaux.
Vous en mangez.
Non, ce jeu dont vous êtes le héros ne vous laisse pas le choix. Croyez-moi, vous ne l'avez pas.

Vous repérez un magazine spécialisé dans le don du sang.
Sérieusement ? Un magazine rien que pour parler de don du sang, depuis... allez savoir combien de numéros ? Eh ben. Vous le feuilletez et notez qu'il existe un musée en ligne du don du sang, dont vous noteriez bien l'adresse pour le consulter plus tard mais comme je suis sympa je vous ai directement mis un lien hypertexte.

L'infirmier revient vous voir et vous tend le morceau de papier recraché par la machine. Chic : vous n'êtes pas anémique. Vous repassez dans l'autre salle. Donneuse secoue toujours ses cheveux sur sa musique, Donneur tâche toujours de suivre une série américaine quelconque. Vous repassez sur le même fauteuil que tout à l'heure. Dans une série de gestes qui traduit une longue habitude, l'infirmier installe l'équipement autour du bras que vous lui avez désigné, prépare son matériel, stérilise ses mains, vous garrote à mi-chemin de l'épaule et du coude, vous demande poliment de serrer votre poing histoire de faire ressortir la jolie veine qu'il s'en va transpercer... La lumière des néons explose en reflets chatoyant sur l'aiguille...

Si c'est plus que vous ne pouvez en supporter, vous interrompez tout en urgence, allez en 6.
Sinon, c'est parti. Allez en 4.




17.

Le médecin s'arrête à l'encadrement de la porte, offre un grand sourire à l'infirmier et demande à la cantonade :
« Tout va bien ici ? »
L'infirmier hoche la tête et confirme encore verbalement. Le médecin affiche une moue satisfaite.
« Bon, c'est la fin de mon service. J'ai bien bossé aujourd'hui ! »
L'infirmier ne dit rien, sourit et hoche la tête. Puis il part terminer le don de Donneuse, vérifie comment ça se passe du côté de Donneur, répond à une question de la secrétaire qui a débarqué à l'improviste, revient de votre côté...

Si vous aviez décidé de faire la sieste pour lutter contre votre ennui, allez en 9.
Si vous en profitez pour engager une conversation complètement futile avec lui, allez en 11.




18.

Les yeux du médecin s’embuent d'un traumatisme plus ancien que le temps.
« Pourquoi ? Pourquoi tant de gens s'imaginent-ils la même chose ? »
Vous apprenez qu'avant de donner son sang, il vaut mieux se blinder en énergie afin de ne pas donner au corps de raison supplémentaire de s'évanouir. Vous vous coucherez moins bête.

Si vous renoncez à votre don pour ne pas mettre votre santé en danger, allez en 6.
Si vous demandez poliment au médecin de vous dépanner d'un morceau de sucre, allez en 21.




19.

Et c'est parti ! La secrétaire de l'EFS vous tend un dépliant au format A4, deux feuilles, quatre pages. Il est à remplir pour montrer au médecin qui vous recevra dans quelques instants. Le dépliant vous pose plein de questions indiscrètes sur vos voyages à l'étranger, vos antécédents médicaux, et... attendez...

Si vous faites un scandale parce que le papier demande si vous avez déjà eu des rapports sexuels entre hommes, allez en 22.
Si vous demandez plus d'explications sur les questions, allez en 10.
Si vous remplissez tranquillement, allez en 14.




20.

« Mais j'en ai rien à taper de pourquoi l'homosexualité masculine apparaît dans ce dépliant ! Est-ce que vous vous rendez compte que cette question ne s'adresse qu'aux hommes ? Encore un drame du phallocentrisme ! Je n'ai pas envie de répondre à un questionnaire qui n'a pas été pensé pour mon sexe. »

« Oui m'enfin page trois il y a des questions sur vos antécédents de grossesse. Alors bon. Jamais entendu un type crier qu'il se sentait insulté de devoir passer des questions ne concernant que les femmes. »

Vous ne savez plus pourquoi vous avez jugé bon de protester à ce sujet. Le médecin va vous recevoir. Vous remplissez très très vite le reste du papier. Allez en 2.




21.

« Du sucre ? »
Le médecin sourit d'un air sauvage, se lève de son bureau et arrache d'un geste vif la porte de son armoire. De petits objets entourés de plastique en jaillissent, glissant les uns sur les autres en une avalanche miniature et froufrouteuse.
« A l'EFS, on n'a pas besoin... de sucre. »
Vos quatre ans vous reviennent.
Ce lieu est le Paradis des Gâteaux.

Vous cédez à la tentation irrésistible de ces milliers de sachets individuels : allez en 15.




22.

« Euh, oui » reconnaît la secrétaire en baissant les yeux, « c'est un peu daté mais toujours en vigueur. Ça date de l'époque de la découverte du SIDA, où on a longtemps cru qu'il ne sévissait que parmi la population... Enfin voilà quoi. C'est vieux. Pardon. »

Si vous vous montrez magnanime, allez en 13.
Si vous vous scandalisez, allez en 7.
Si vous êtes scandalisée, mais parce que ce dépliant est phallocentré, allez en 20.



Je n'ai pas idée pour conclure cet article.
Alors voici un lien vers le site de l'EFS.

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